Ploeren
L’Eglise Saint Martin de Ploeren
Autrefois entourée de son cimetière, l’église date du XVe siècle et a connu agrandissements et modifications au XVIII-XIXe siècle avec la construction de transepts et de la sacristie, et la restauration de son clocher.
L’édifice actuel fut restauré et inauguré en 1976 par Monseigneur Boussard, Evêque de Vannes. L’église, en forme de croix latine, abrite les statues de saint Martin (reliquaire), saint Joseph et une Vierge de la Congrégation (œuvre de Le Brun, 1871). Le Crucifix sculpté, situé au fond du chœur, semble remonter au XVIIème siècle. La sépulture située au pied du baptistère rappelle par ses motifs l’existence d’une confrérie du Rosaire. Le lambris et les stalles du chœur datent de 1831.
Le portail occidental, en plein centre, offre des moulures de gorges concentriques et de tores reposant sur des colonnettes dont les chapiteaux et les bases sont à peine esquissés. Il doit remonter au XVe siècle. La porte principale est ornée d’une représentation de saint Martin coupant son manteau réalisée récemment, en 2003 par M. Guilloti.
A l’extérieur, outre les restes d’un ancien ossuaire, à proximité de deux « lechs » christianisés du XIe siècle, se trouve la tombe de général Louis Cadoudal, plus jeune frère du célèbre Chouan mort dans la pauvreté.
Ploeren et son histoire
Une hache de pierre polie datant du néolithique, les traces d’un camp romain près de Kermurier, les vestiges d’une nécropole mérovingienne à Toulprio, autant de signes qui attestent de l’ancienneté de la présence de l’homme sur le territoire de la commune actuelle.
Au cours des siècles, la forêt primitive fit place progressivement aux terres cultivées, aux prairies et à la lande.
Comme bien d’autres à l’époque, Ploeren, qui englobait alors le territoire d’Arradon et l’Ile aux moines, était un village de cultivateurs travaillant la terre le plus souvent pour des seigneurs. Le plus célèbre des nobles Ploerinois fut Jean de Garo. Revenu sain et sauf au XIIIe siècle de croisade, il fit bâtir, en reconnaissance, la première chapelle de Béléan, qui laissa place au XVe siècle à l’édifice actuel
Nobles et bourgeois possédaient des propriétés rurales à Ploeren, travaillées par des paysans. Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, fut l’un de ces propriétaires. A la fin du XVIIIe siècle, les limites du territoire de la commune furent modifiées au profit de Vannes qui gagna le Bondon et le Vincin ; en revanche, Ploeren s’étendit vers l’ouest en intégrant le Lain et Treoguer.
L’onde de choc de la Révolution de 1789 ébranla Ploeren dont la population se divisa entre républicains et chouans. Nombre de Ploerinois, hostiles au nouveau pouvoir, rejoignirent l’insurrection au risque de la confiscation de leurs biens, voire de perdre la vie. La liste est longue de ces paysans et journaliers qui suivirent le chef chouan Georges Cadoudal dont le jeune frère Louis se retira ensuite à Ploeren où il mourut au milieu du XIX siècle. L’Empire, malgré les guerres napoléoniennes prélevant leur tribut de jeunes hommes par la conscription, apporta la paix dans la commune qui se mit à prospérer, avec une population rurale active dans les hameaux comme dans le bourg.
L’amélioration, voire l’ouverture des routes Est-Ouest Vannes-Auray et Nord-Sud Baden-Plescop passant par Ploeren va favoriser le commerce et les échanges. Le village est très animé ; autour de son église du XVe siècle, dédiée à Saint-Martin, se succèdent foires aux bestiaux, kermesses et fêtes, sans compter les pardons à la chapelle de Béléan qui rythment la vie des villageois jusqu’aux deux guerres mondiales. Elles virent tomber au front une cinquantaine de Ploerinois, jeunes et moins jeunes, les trois quarts d’entre eux lors de la guerre de 1914.
A partir du milieu du XXe siècle, Ploeren s’est considérablement développée. Depuis 1950, sa population est ainsi passée de 1000 à 6857 habitants. C’est actuellement une commune résidentielle, qui préserve son cadre naturel « la campagne aux portes du Golfe ».